Mercredi 18 mars

Hier matin je suis allé voir les plages et notamment la plage de « la pierre de l’église » qui est celle que fréquentait la famille à l’époque. Il fait un temps magnifique, la mer est calme mais il n’y a personne dans l’eau. Elle est très froide. D’une manière générale les chiliens paraissent très soucieux de l’environnement. Les plages sont bien entretenues et il n’y a pas le moindre déchet. Beaucoup de panneaux demandent à ce que la propreté des plages soit respectée.

Les plages sont de sable noir, volcanique. La plage de « la pierre de l’église » correspond exactement à la description que m’en avait fait Julio. Un énorme rocher est dans l’eau à quelques mètres du bord. Les photos sont trompeuses, j’imaginais la plage plus dégagée Elle n’est pas très grande, mais il est vrai que je la vois à marée haute.    En continuant un peu plus loin, la route qui longe la plage monte jusqu’à un virage d’où on a une vue fabuleuse sur l’ensemble des plages qui se succèdent le long de la côte. Je vois beaucoup d’oiseaux de mer nichés dans les rochers.

La ville, comme je l’ai dit est sur la rive gauche à l’embouchure du Maule. Elle se termine par le cerro(colline) Irun où l’on monte en vingt minutes et qui donne une vue plongeante sur l’estuaire et sur la ville. On voit exactement l’endroit où le Maule rejoint l’océan. Malheureusement la colline a fait obstacle au tsunami, qui de ce fait s’est engouffré dans le lit du fleuve et qui en a ravagé les rives et notamment la rive gauche où se situe la ville.

Ma logeuse est une fille d’immigrés allemands et elle est passionnée d’histoire. Elle me montre toute sa collection de photos prise au moment des différents tremblements de terre (terremoto). A chaque fois la ville se reconstruit. L’hôtel a dix ans, il est à deux blocs de la rue Blanco où était la maison des grands parents. Il a eu cinquante centimètres d’eau. C’est inimaginable quand on voit les lieux sous le soleil.

J’ai complété mon tour par la place d’arme, il ne reste totalement plus rien de ce que mon père a pu en voir sauf peut-être cette verdure luxuriante qui fait qu’il n’y a aucun point de vue d’où l’on puisse voir la place dans son ensemble.

Marie-Hélène, une amie de Julio m’a confirmé le rôle social de la place d’arme dans les pas de culture espagnole. On va se promener le soir sur la place et on se rencontre, c’est le lieu de sortie. Je ne sias plus si ça se fait encore, mais autrefois les filles partaient d’un côté et les garçons de l’autre. Ils se rejoignaient au milieu !!!

En début d’après-midi j’ai pris le car pour Talca où j’avais ma correspondance pour Puerto Montt à vingt heures quarante-cinq. J’avais plus ou moins dans l’idée de visiter la ville et éventuellement d’aller voir le collège religieux dans lequel mon père était pensionnaire, ainsi que tous ses frères.

Les fils favereau, dont le père était très autoritaire se défoulaient au collège et ont parait-il laissé un souvenir impérissable. L’oncle René a même déchiré la soutane du curé.

J’ai détesté Talca et je m’y suis senti très mal. On dit que les gares routières sont à peu près les seuls  lieux où il faut se méfier des vols au Chili. Je ne m’y suis absolument pas senti à l’aise et c’est avec un grand soulagement que j’ai pris mon bus de nuit pour Puerto Montt. Je n’avais jamais pris un  car aussi confortable, mais ça reste un car.

A l’arrivée à six heures et demie, j’ai immédiatement pris mon billet pour Castro à l’ile de Chiloé et je me suis mis en quête d’un hôtel. Coup chance, j’en ai trouvé un d’ouvert à sept heure du matin , qui m’a donné immédiatement la chambre.

Aujourd’hui tournée autour du lac « Llanquinue » dominé par des volcans et notamment le « Petrohué ». Tournée complète de « Frutillas » (ce qui veut dire « fraises » en espagnol), Puerto Varas et   les chutes de Petrohue.

Influence allemande très forte sur la région. Nous sommes dans un paysage plutôt alpin et l’impression de mélange entre les styles allemand et chilien est assez étrange mais plutôt jolie.

Les volcans dominent le paysage et notamment le Petrohue ce qui fait un effet visuel assez impressionnant.

 

Frutillas

Jeudi 19 mars

J’ai pris le car ce matin pour rejoindre Castro sur l’Ile de Chiloe. Le trajet dure cinq heures et on doit passer le bac. Le pont est prévu pour 2020. J’ai engagé la conversation avec ma voisine de bus dont le mari travaille sur le projet de pont. Elle habite Chillan dans l’extrème sud   de L’ile. Le paysage est très vert et il a même un peu plu pendant le trajet. C’est ma première pluie depuis plus d’un mois.

Ma chilienne me montre des photos de sa maison et des fêtes géantes avec les amis, c’est un autre monde !!! Je ne sais plus si je l’ai déjà dit, mais les chiliens sont vraiment branchés environnement. Il est vrai qu’ils ont eu le problème du trou dans la couche d’ozone et qu’ils sont dans une période de sècheresse depuis plusieurs années, je crois cinq. Mon cousin me dit qu’il a le souvenir enfant de zones qui étaient vertes et qui sont depuis devenues désertiques. A tort ou à raison les chliens pensent que le désert gagne au Chili.

La petite ville de Castro est une vraie merveille. Les maisons sont en bois et peintes. L’église Saint François est également en bois, peinte en jaune. Elle est classée   au patrimoine de l’humanité.

C’est un vrai plaisir de se promener dans les rues.

Petite remarque sur les mœurs chiliennes. Les chiliens sont très soucieux de leur santé et de l’environnement. Il y a peut-être plus de pharmacies au chili qu’en France. Des dentistes entreprenant ont lancé il y a déjà un certain temps la mode des cliniques dentaires. Il y en a de partout, jusque dans les plus, petites villes comme Castro. Les professions de santé ayant le droit, contrairement à ce qui se passe en France, de faire de la publicité, les slogans sont totalement hilarants. J’ai vu beaucoup de personnes adultes, dont notamment une hôtesse de l’air, porter des appareils dentaires.

La préoccupation sjur l’environnement apparait de partout et les villes sont généralement assez propres. Les chiliens ont vraiment le sentiment d’être touchés par le changement climatique. Selon Julio la zone désertique s’est étendue depuis son enfance. Les chiliens ont également été touchés par le trou dans la couche d’ozone dans le sud du pays, qui est maintenant largement résorbé.  

 

maisons sur pilotis
Eglise en bois

Vendredi 20 mars

J’ai examiné de près l’église saint François. L’intérieur est en bois et les statues sont peintes et souvent habillées de tissus, ce qui leur donne un aspect beaucoup plus vivant que dans les églises de France.

Quand on regarde de près la façade, on voit qu’elle est couverte d’une sorte de tôle ondulée qui est peinte en jaune. Julio me dit que sans cela la façade ne résisterait pas aux intemmpéries.

Les maisons sur pilotis « palafitos » sont très jolies à voir et à photographier, mais vu de près c’est moins brillant. Il doit y a voir des menaces d’expulsion parce qu’il y a plein de panneaux de défense, disant que les habitants ne se laissent pas expulser facilement. Sous les maisons l’eau est stagnante et ça ne parait vraiment pas sain. Heureusement les photos ne prennent pas les odeurs.

Retour à Santiago, l’avion a mis trois heures parce qu’il fait escale à Puerto Montt. Il fait 36 degrés à Santiago à cinq heures du soir. C’est vraiment étouffant.

Au retour cours magistral de Julio sur l’histoire du Chili

Le Chili a été découvert par Magellan vers 1510. Il y a eu plusieurs tentatives de conquête par le Pérou qui ont échoué, jusqu’à l’expédition de Pedro de Valdivia.

Samedi 21 mars

Journée consacrée à l’intendance et au repos après le marathon de la semaine. Je reprends l’histoire du Chili. 

Pedro de Valdivia avait participé à la conquête du Pérou, avant d’entreprendre celle du Chili. Il disait lui-même chercher la renommée (la fama en espagnol)  plutôt que la fortune. Avant d’arriver dans le nouveau monde, Il avait déjà mené une carrière militaire bien remplie en Espagne.. Il était déjà marié depuis sept ans  lorsqu’il est parti laissant sa femme en Espagne. IL lui restait encore quinze ans à vivre et à ça femme bien plus que cela. Ils ne devaient plus se revoir.

Comme on l’a dit , Magellan avait déjà découvert   le Chili et plusieurs expéditions espagnoles avaient échoué à conquérir le pays depuis le Pérou. L’une notamment avait longé la cordillère des Andes par sa face est. Pedro de Valdivia s’était bien renseigné sur les motifs d’échec des précédentes expéditions et en était arrivé à la conclusion qu’il fallait passer à l’ouest en restant assez proche des Andes pour avoir des chances de trouver de l’eau.

A l’époque les conquistadors découvraient des terres pour le roi mais finançaient eux même leurs expéditions. Pedro de Valdivia, qui n’était pas riche, avait dû faire beaucoup de compromis sur le partage des trésors futurs pour pouvoir financer son expédition.  

Les espagnols partirent à 150, dont une seule femme blanche, Ines Suarez, véritable personnage de légende et maitresse de Pedro de Valdivia. Pour avancer les espagnols se séparèrent  en quatre groupes avançant en parallèle pour avoir plus de chance de trouver de l’eau.

L’expédition a duré un an et a connu de multiples péripéties et mutineries. Elle est notamment passée par San Pedro de Atacama où elle avait connu les échauffourées évoquées ci-dessus.

Les espagnols ont fini par arriver dans la région centre de l’actuel Chili et Pedro de Valdivia a commencé à créer des villes, dont Santiago, Valparaiso et Constitucion dans un milieu très hostile de résistance des indiens. 

Toutes les villes et même les villages étaient construits sur le modèle imposé par Charles Quint : les villes avaient un plan en damier et étaient centrées sur la place d’arme, les villages étaient constitués de rangées de maisons de part et autre de larges rues. Le modèle a été imposé à tout l’empire espagnol.

La ténacité de Pedro de Valdivia et ses capacités de meneur d’hommes lui ont permis de résister  à toutes les avanies et à  reconstruire tout ce qui était détruit par les indiens . Ines de Suares est représentée au musée historique comme meneuse de la résistance de Santiago aux attaques des indiens, un peu la sainte Geneviève locale.

Les espagnols étaient peu nombreux en Amérique du sud et la plupart avaient laissé leurs épouses en Espagne, ce qui déplut à Charles Quint qui voyait d’un mauvais œil les unions entre les conquistadors et des indiennes ou des aventurières comme Ines de Suarez. Il prit donc la décision de leur ordonner de faire venir leurs épouses  d’Espagne. Cette décision concernait également Pedro de Valdivia, qui n’avait plus vu son épouse depuis quinze ans.

Obéissant il envoya une forte somme d’argent à sa femme pour qu’elle puisse venir le rejoindre. Cette dernière se précipita pour faire des dépenses somptuaires et pour se diriger vers le Chili accompagnée d’une cour assez nombreuse.

Le temps qu’elle arrive, Pedro de Valdiva était tombé dans une embuscade tendue par le chef des auricanes (maintenant appelés Maputes). Il fut, parait-il, dépecé vif.

Sa femme fit des suppliques auprès du roi pour obtenir des dédommagements sans grand succès.

Après Pedro de Valdivia, il y eut une période de trouble tranchée par l’arrivée d’un gouverneur de vingt ans.  La résistance indienne étant toujours aussi vigoureuse, les espagnols leur abandonnèrent durant deux cent ans les terres du sud.

La progression vers le sud s’est ensuite faite au dix- neuvième siècle par l’appel d’immigrants européens qui se sont progressivement infiltrés dans les terres indiennes. Le gouvernement chilien établissait des contrats avec les immigrants, leur donnant toutes facilités pour s’installer et les incitant à faire également venir le plus possible de leurs compatriotes.  La résistance des indiens  s’étant affaiblie ils  finirent par se faire dépasser par le nombre d’européens.  Ceci explique les fortes communautés nationales, comme les  allemands autour de Puerto Montt. La famille Favereau est arrivée au Chili à l’occasion de l’un de ces contrats en 1880. 

 

Dimanche 22 mars

Ce matin, départ pour l’Ile de Pâques à 3700 km et cinq heures de vol à l’ouest de Santiago. La piste d’atterrissage fait toute la largeur de l’Ile à cette hauteur. Tous les passagers, y compris moi, sont accueillis avec une guirlande de fleur et amenés à leur hôtel par leur hôte. Ca évite de chercher.

Il y a deux heures de décalage horaire entre Santiago et l’Ile de Pâque, ce qui monte à six heures par rapport à la France.

Il y a six mille habitants sur l’Ile et le dimanche tout est claquemuré. L’Hostel où je suis, chez Jérôme est un peu à l’écart du bourg, vingt minutes à pied et tout prêt de la mer. Le paysage est magnifique ( j’en ai marre de le dire, mais c’est vrai) et l’océan a une couleur émeraude.

Jérôme est un français, né en région parisienne et marié avec une pascuane. L’accent titi parisien qu’il a gardé jure avec l’environnement. Demain, première exploration de l’Ile.

 

Ile de Pâques
Ile de Pâques

Lundi 23 mars

Je suis arrivé hier chez Jérôme avec un groupe de quatre personnes : trois suisses francophones dont un pompier, son fils, la copine du fils et une amie chilienne de Puerto Montt qui leur fait visiter le pays. Jérôme leur a proposé une visite guidée de l’Ile et m’a proposé de me joindre à eux Le groupe est assez sympa et j’ai accepté.

Nous avons fait le tour de l’Ile, qui n’est pas très grande et évidemment des moais (statues). Selon Jérôme le peuplement de l’Ile daterait du neuvième siècle  après JC. Les études génétiques  montrent qu’il s’agit probablement plus de polynésiens que de sud- américains.

Les statues que l’on voit ont toutes été restaurées et remises sur pieds. Il n’y en a plus aucune qui soit restée debout depuis l’origine. Les statues sont en bord de mer, mais le regard tourné vers la terre. Les historiens y voient la preuve que les mais étaient fait pour surveiller leurs peuples et non pour regarder au loin vers d’autres horizons. Il y aurait eu en tout 1500 statues sculptées dont seulement environ 500 auraient été dressées sur leurs emplacements de destination. Toutes les statues proviennent du même endroit, une petite montagne à l’extrémité de l’Ile.

Les sources historiques sont la tradition orale, les récits des marins qui sont passés par l’Ile de Pâques et l’archéologie. La tradition orale a été mise à mal par les déportations de pascuans pour les mines du Pérou et les épidémies importées. A son plus bas niveau la population est tombée à une centaine de personnes, dont descendent tous les pascuans actuels. La population de l’Ile est de

 

 

 

 Six mille personnes, mais avec de plus en plus d’européens. Les statues auraient été des sortes de totems protégeant un clan. Chaque clan avait accès à la mer. Une statue devait être taillée pour un chef et ne restait pas éternellement. Elle était ensuite remplacée par la statue d’un autre chef. Les morceaux des anciennes statues étaient récupérées pour faire les socles des nouvelles. C’est ainsi que dans un remblai on voit très bien une tête de statue qui émerge.

Vers 1750 l’Ile a été frappée d’un grand fléau sur lequel on ne peut faire que des hypothèses. La population était montée à 15 000 habitants et l’Ile ne disposait pas des ressources pour tous les nourrir. Des marins polynésiens avaient ramené sur l’Ile des rats qu’ils mangeaient en cours de route. Apparemment certains rats chanceux avaient échappé au supplice et se sont répandus dans l’Ile.  Ces rats se sont attaqués aux arbres et particulièrement à leurs fruits et ont entrainé la déforestation de l’Ile qui a probablement également connu une période de sécheresse.

Le tout a entrainé une guerre entre les différentes tribus de l’Ile et une grande période de désordre. Le conflit a été tranché en créant une compétition. La tribu qui gagnait la compétition gouvernait l’Ile durant une année.

La compétition opposait les jeunes gens es plus athlétiques des tribus. Elle consistait à aller à la nage jusqu’à un ilot voisin, de l’escalader, de prendre un œuf, de se le nouer contre le front et de rentrer par le même chemin sans casser l’œuf. D’où la légende de l’homme oiseau. La pratique a duré jusqu’en 1863. Les missionnaires catholiques y ont mis un terme.

En ce qui concerne le conflit qui s’est déroulé vers 1750, toute l’activité des statues s’est interrompues brusquement, comme un chantier abandonné et on retrouve les statues à différents degrés d’achèvement ou de transport dans toute l’Ile.

Petit détail, on sait si une statue a été levée ou non à ses yeux. Les yeux étaient creusés sur place. Une statue sans yeux n’a jamais été levée à son emplacement.

Au retour de la promenade Jérôme nous a amenés à la caserne de pompiers pour faire rencontrer le capitaine avec notre pompier suisse. C’est ainsi que j’ai eu l’occasion, bien improbable de visiter une caserne de pompiers pascuans, ce qui n’est pas donné à tout le monde !

Les pompiers pascuans, comme tous les pompiers chiliens sont intégralement bénévoles.  Il n’y a qu’une seule caserne dans l’Ile. Du débat entre pompiers, il ressort que les pompiers suisses sont mieux équipés que leurs collègues pascauns, ce dont je n’aurais jamais douté un instant.

En cas d’alarme, il y a toujours un pompier d’astreinte à la caserne. Si l’appel est sérieux le pompier de permanence fonce sur le lieu de l’accident et ses collègues le rejoignent directement sur place. Pendant ce temps, la caserne est vide. Que se passe-t-il s’il un nouvel accident survient. Le capitaine  des pompiers rit. C’est un cas de figure qui ne s’est jamais produit et qui parait bien improbable. Il y a seulement trois ou quatre incendies domestique par an et assez peu d’accidents.

Je finis par m’éclipser ; les débats techniques sur le matériel de pompiers deviennent vite lassants.

Au passage, dans la journée nous avons vu l’une des plus belles plages que j’ai jamais vues.

 

Ile de Pâques
Ile de Pâques

Mardi 24 mars

Le temps est annoncé mauvais pour aujourd’hui et demain. Cette nuit j’ai entendu de violentes rafales de pluie. J’apprécie cependant cet intermède dans la chaleur et le soleil, d’autant plus que j’ai pu me promener sans problème.

Ce matin, je me suis dirigé vers le musée. Il faut déjà vingt minutes pour arriver en ville et le musée est complètement de l’autre côté de Hanga Roa la métropole de l’ile. En flânant un peu le long des boutiques j’ai vraiment mis longtemps à arriver au musée, qui était chaque fois un peu plus loin.

Le musée est très petit et assez partiel, mais sympathique. J’ai tout de même pu voir que Jérôme ne nous avait pas raconté de salades hier et qu’il a puisé ses informations dans les sources officielles.

La tradition orale, qui est bien citée comme l’une des sources d’information, avec les récits des navigateurs, veut que les premiers occupants de l’Ile soient arrivés entre le neuvième et le douzième siècle après Jésus Christ. Les polynésien, d’une manière générale sont issus de Taiwan, ce qui a été attesté par des études génétiques. L’Ile de Pâques a été l’une des dernières à être habitée, ce qui est logique puisqu’elle est la plus orientale. C’est aussi la plus isolée, puisque l’ile la plus proche habitée est à 2000 km.

La légende, qui est peut-être vraie, veut que les premiers colons polynésiens soient arrivés sur deux embarcations, l’une commandée par le chef et l’autre par sa sœur. Le chef aurait eu sept fils (on n’a manifestement pas jugé utile de compter les filles). Les sept fils seraient les fondateurs des sept  tribus de l’ile, ce qui est parait-il conforme aux pratiques polynésiennes. Les tribus auraient été réparties en deux groupes, l’un supérieur à l’autre.

La polynésie qui s’étend depuis l’Australie jusqu’à l’Ile de Pâques couvrirait le tiers de la surface terrestre, ce qui me surprend. Aucune librairie dans le musée, aucune librairie non plus dans la ville, frustrant. Le musée ne parle pas de l’homme oiseau. Est-ce un trou ou une invention de Jérôme. Impossible à savoir. Je vérifierai en France.

Je suis rentré vers le centre de Hanga Roa, une espèce de petit port, à pied en longeant la mer. L’ile est très difficile d’accès : il n’y a que deux plages pour atterrir en bateau. Le port, une petite jetée en fait, n’accueille que des barques de pêches ou de plongée pour les touristes. L’ile n’est ravitaillée pratiquement que par air. Les bateaux ne peuvent pas accoster et lorsqu’il fait gros temps, comme aujourd’hui, les canots ne peuvent pas rallier le rivage. C’est le motif pour lequel, plus l’éloignement, les paquebots ne passent pas à l’Ile de Pâques, qui ferait pourtant une escale touristique fabuleuse.

La promenade est fabuleuse. Entre le musée et le port il y a plusieurs moais. Les lames déferlent sur le rivage. La terre est une sorte de lande vert clair et ocre dans des tons que je n’avais jamais vus. J’ai omis de le dire, mais le style des moais a évolué avec le temps. Ils sont de plus en plus stylisés.  Il y a six thèses exposées au musée sur la façon dont les moais ont pu être acheminés à leur destination finale. La thèse de Jérôme, toujours lui, est qu’ils étaient transportés debout en les faisant avancer un peu comme on déplace un réfrigérateur. Pourquoi pas ?

 

Chili Ile de Pâques
Chili Iie de Pâques Ilot de l'homme oiseau

mercredi 25 mars 2015

Ce matin, je suis allé au village sacré d’Orongo et au volcan Rano Kau, c’est très prêt de mon hostel.

Le volcan a une forme parfaite de volcan. A l’intérieur un lac d’une centaine de mètres de profondeur. Le lac est couvert d’algues, on ne voit que très peu l’eau. La vision du volcan, avec la mer en contrebas est superbe. D’en haut, on voit pratiquement toute l’Ile, qui s’est formée successivement autour de trois volcans, qui en forment les trois angles ;

Nous sommes ici au coeur  de la légende de l’homme oiseau, une histoire qui a duré 156 ans et qui a fini en 1866. Elle parait véridique puisqu’elle a pu être observée par les navigateurs ayant fait escale sur l’Ile. Comme je l’ai indiqué la période Mohais a pris fin brutalement vers le milieu du dix-septième siècle et tous les chantiers ont été abandonnés brutalement en laissant le travail en cours inachevé. Il s’en est suivi une période de guerres tribales, auxquelles ont été mis fin par un système de chefferie tournante. 

Le village sacré d’Orongo ne servait que durant la compétition, qui permettait de départager quel clan allait gouverner l’Ile pour l’année suivante. La compétition durait environ un mois. La falaise en face du village Orongo fait environ trois cents mètres de haut. Il y a trois ilots en face, dont le dernier, le plus loin est à 1500 mètres. Cet ilot est le point de passage des oiseaux marins migrateurs et leur lieu de ponte.

Il y avait à cette époque dix-huit clans et chacun désignait un jeune homme pour la compétition. Il fallait descendre la falaise pour atteindre la mer (elle n’est pas trop raide), nager les mille cinq cent mètres jusqu’à l’ilot principal (ce qui n’était pas le plus dur), mais surtout survivre un mois sur l’ile uniquement alimenté en eau potable par la pluie. Le jeu consistait ensuite à récupérer un œuf et à le ramener intact. Le premier arrivé devenait « l’homme oiseau » pour un an. Les 156 noms des gagnants ont été gravés dans la roche, ce qui permet ainsi de bien mesurer  la durée de cette compétition.

L’hostel dans lequel je réside et où j’écris ces lignes, chez Jérôme est très agréable. Je suis installé sur la véranda, à l’ombre au milieu des fleurs.

Hier soir, j’ai dîné j’ai Jérôme avec mon groupe de suisses très sympathiques. Ils étaient tout ébouriffés de leur aventure du midi. Ils s’étaient installés dans un restaurant de bord de mer et avaient passé leurs commandes. La chilienne a demandé le code d’accès wi-fi. Elle s’est fait prendre à parti par le patron du restaurant qui lui a dit qu’elle était mal élevée et a donné ordre au groupe de changer de place. Ils ont fait ce qu’il fallait faire et sont partis au moment où le serveur amenait les plats. Jérôme est un peu gêné ; c’est lui qui avait recommandé le restaurant !

Le plus probable me semble-t-il est que le patron avait trop bu, mais je me demande aussi si les touristes chiliens, qui représentent un peu la puissance coloniale, ne sont pas plus mal vus que ceux d’autres origines. La malheureuse chilienne a été touchée au vil qu’on lui dise qu’elle était mal élevée et défendait la qualité de son éducation qui, du peu que j’en ai vu, me parait irréprochable.

Dans un voyage parfois, des petits incidents mineurs, peuvent laisser des traces désagréables. La conclusion est qu’il y a des mauvais cons partout, y compris à l’ile de Pâques, mais je n’en avais jamais douté.

 

Jeudi 26 mars

En parlant d’incident mineur, nous y voilà. Je comptais terminer mon séjour sur l’île par une partie de plage à Anakena, qui est un site paradisiaque, que je n’ai fait qu’entrevoir le premier jour. Anakena qui est l’une des deux seules plages de l’Ile est à l’opposé d’Hanga Roa, la seule ville, où je réside. Pour y aller on peut affréter un taxi, qui vous amène et vient vous rechercher quand vous voulez pour 25 euros.

L’affaire était bien embarquée jusqu’à ce que le taxi tombe sur un barrage routier. En fait les indépendantiste de l’ile ont bloqué toutes les routes, ce qui n’est pas très compliqué vue l’étendue du réseau.

Comme ils sont cependant infiniment plus agréables que leurs équivalents corses et de mœurs beaucoup plus sympathiques, ils prennent le temps d’expliquer aux touristes que la mesure n’est pas tournée contre eux, mais que c’est un mouvement de protestation contre le gouvernement.

J’ai tenté d’amadouer l’une des révolutionnaires en lui expliquant que je venais de France et que c’était mon dernier jour sur l’ile et que je n’aurais probablement plus jamais l’occasion de voir la plage d’Anakena de ma vie.

La révolutionnaire m’a répondu avec beaucoup d’intelligence. Elle m’a d’abord dit que français ou pas, il n’y avait pas de différence et que personne ne passait. Elle m’a ensuite donné un cours de philosophie de la vie en m’incitant à prendre du recul sur une simple  partie de plage. Elle m’a dit qu’il fallait que je fasse avec mon destin et que je ne pouvais pas dire que je ne reviendrai jamais.

On s’est presque embrassés en se quittant !!!

J’ai fini par me baigner dans les roches près du port, histoire de pouvoir dire que j’aurai trempé dans le pacifique !!!   

 

vendredi 27 mars 2015

Jour du départ. La journée a commencé par une petite corvée, j’ai réussi à faire avaler ma carte bleue par le distributeur en l’introduisant dans la mauvaise fente. Les chiliens font des tas d’opérations avec leurs distributeurs, mais je n’ai pas fait l’effort de chercher à comprendre.

A midi, Jérôme me mène à l’aéroport pour le vol de 14H10. Les pascuans n’ont pas commis l’erreur de vouloir bâtir une plateforme de transit entre l’Asie et l’Amérique latine. Ils ont construit ce qu’il fallait pour un vol par jour, c’est-à-dire pas grand-chose.

La machine à scanner les valises est en panne, la queue est longue, mais surtout n’avance pas. Tout d’un coup, annonce que le vol est retardé jusqu’à onze heures du soir.

Bonne surprise, l’hôtesse d’enregistrement m’indique que les voyageurs vont être amenés dans des hôtels pour la journée, avec les deux repas offerts. Le mot clef est « no te preocupa », que tout le monde comprendra.

Me voilà transporté dans un nouvel hôtel à deux cents mètres de celui où j’ai passé une semaine. J’essaie de prévenir mon cousin, pas de réseau. « no te preocupa », on réessaiera. De fait la « duena », patronne de l’hôtel, réessaiera cinq fois, avec une patiente d’ange. Je réussirai à la sixième de mon portable à un endroit où normalement il n’y a pas de réseau.

Les pascuans sont adeptes de cette formule : no te preocupa, avec un grand fatalisme, mais ils ne laissent pas tomber les gens pour autant. Il n’y a pas d’avion, qu’à cela ne tienne un bon repas et un endroit pour se reposer. Pas de téléphone, qu’à cela ne tienne, on rappelle jusqu’à ce que ça marche.  Ils ont l’air assez habitué à ce que les choses ne marchent pas comme elles devraient !! Il y a un mélange de fatalisme et de vraie gentillesse, qui fait qu’on ne peut pas s’énerver. L’attention aux gens parait sincère et ne semble pas simplement commerciale. Les pascuans me plaisent beaucoup !!

Hier soir, je suis allé voir un spectacle de danses traditionnelles très réussi. Les danseuses étaient toutes très jolies, pas d’anorexiques souffreteuses ni de vieille peau sur le retour. Les danseurs étaient vraiment musclés et crédibles en tenues de guerriers. Ils poussaient des cris à terroriser un régiment de parachutiste. Le sorcier était vraiment réussi. Les costumes, les  chants et les danses sont typiquement polynésiens et très agréables à voir et à écouter. La troupe s’appelle « Kari kari ». Si vous avez une soirée à passer à Hanga Roa, je vous la recommande.  

Les dernières informations sont tombées : dîner à 18 H 30 et départ pour l’aéroport à vingt heures. 

 

Lundi 30 mars

La soirée familiale a eu lieu samedi soir. Julio était mécontent parce que beaucoup ont décliné l’invitation. Je peux comprendre qu’ils n’aient pas envie de perdre leur temps avec un français qu’ils n’ont jamais vu et qu’ils ne reverront jamais. Mon seul regret est l’absence de Claudette, dont je me souvenais lorsqu’elle et ses parents sont passés à Marseille en 1955.

Prenons plutôt ceux qui étaient présents. Pour qu’on s’y retrouve, il faut remonter au grand-père Marcel . Il a eu dix enfants, aidé par la grand-mère évidemment. Tous ont maintenant disparu, mon père aurait eu cent ans en octobre 2014.

Sur les dix, trois sont morts très jeunes et deux sont partis en France : mon oncle René et mon père Henri. Il en restait donc cinq au Chili.

L’ainé Charles a eu deux enfants : Claudette, qui s’est désisté et Marcel, mort en 1998. La veuve de Marcel est venue, en pleine forme après dix-sept ans de veuvage. Elle était accompagnée de l’une de ses deux filles Marie-Claude, qui est venue seule. Je ne sais pas si elle est actuellement mariée, mais elle a eu cinq enfants de deux maris différents (une fille du premier et les quatre autres du suivant). Son frère n’est pas venu. Sa sœur Solange s’est désistée au dernier moment. Elle était représentée par son mari, avec lequel elle est en instance de séparation et l’une de ses filles, accompagnée de son « novio ».

Le deuxième, « Lucho » ou Louis n’a pas pu avoir d’enfant et il a adopté une fille, Patricia, architecte, qui était présente avec son mari, pilote chez Lan Chile. Ils ont eux- même trois enfants, tous mariés et ont huit petits- enfants. Ils ne sont pas très vieux, puisqu’ils travaillent encore.   C’est Patricia qui a le plus le sens de la famille, ce qui en un sens peut se comprendre. Ses parents ne lui avaient pas dit qu’elle était adoptée et elle l’a appris adulte par l’indiscrétion d’une amie qui lui a dit sur un coup de colère qu’elle n’était qu’une bâtarde. Il est vrai que tout le monde le savait sauf elle. Lorsque mon oncle Lucho était passé à Marseille en 1963, il montrait la photo de sa fille à tout le monde en insistant sur le fait qu’elle lui ressemblait. Moi-même qui avais douze ans à l’époque et qui étais au courant de la situation en avais été touché. Lorsque Patricia a appris qu’elle était adoptée, elle en a beaucoup voulu à ses parents de ne pas le lui avoir dit. Elle a quitté la maison, puis plus tard s’est réconciliée. J’ai appris qu’elle était en fait la fille de la sœur de l’épouse de Lucho, Emilia. Deamnder des explications aurait été indélicat.

Le troisième, Gaston, avait rompu tout lien avec la famille et Julio n’a pas de contact  avec sa descendance. Il en a juste croisé un, qui l’avait abordé un jour. Il est diplomate.

Marie, la mère de Julio est morte à vingt-deux ans des suites d’une grossesse extra-utérine, alors que son unique fils avait sept mois.

La dernière, Yvonne n’a eu qu’un fils, Cucho, qui est venu avec ses deux fils et les pièces rapportées. La première pièce rapportée est enceinte, mais elle a déjà deux enfants d’un autre mariage. Julio est réservé à son  égard, mais je l’ai trouvée très bien. Son mari est organisateur d’évènements, mais n’a pas toujours travaillé. Je pense qu’il est maintenant « en main »

Son frère est ingénieur. Julio a financé une part de ses études. Il est marié et a un enfant de trois ans (qu’ils n’ont évidemment pas amené). L’épouse parait également très bien. Son  mari raconte que c’est une tête en math et qu’elle l’a beaucoup aidé pendant ses études. Julio est un peu choqué qu’il ait eu besoin de son aide pour s’en sortir. Je trouve plutôt que c’est une grande maturité de le dire.

Le père des deux garçons et fils d’Yvonne dot avoir dans les soixante- sept ans. Il est très gentil et très chaleureux.   C’est l’éternel guignard de la famille, qui a toujours tenté de s’en sortir, mais qui n’y est jamais vraiment arrivé. Il a le visage assez marqué, triste. On ne sait pas ce qu’est devenu la génitrice des deux garçons. En tous cas Cucho s’est beaucoup occupé de sa mère Yvonne, qui a terminé sa vie avec la maladie d’alzeimer. Preuve de sa malchance, il vient de se faire cambrioler son appartement, alors que c’est le plus fauché de la famille.

J’ai commencé la soirée en parlant avec la veuve de Marcel et Marie Claude, sa fille. Marie-Claude est celle qui a le plus le « type Favereau » de la famille chilienne. Je n’ai pas entièrement compris tout ce qu’elle fait, mais je crois qu’elle organise également des manifestations. Elle trempe beaucoup dans la musique et a été enseignante.

Julio a ensuite pris la direction de la soirée et a demandé à ce que chacun se présente, en commençant par moi, en espagnol. Les gens ont eu l’air de comprendre et j’ai à peu près tout compris de ce qu’ils disaient. J’ai pas mal parlé avec la mari de Patricia, le pilote de Lan Chile, qui a beaucoup évoqué le dernier accident d’avion. Ce qu’il raconte est à la fois rassurant et inquiétant. Le pilotage est maintenant tellement automatique, que les pilotent ne pilotent plus et ne savent donc plus piloter.

Le grand sujet de discussion est également les inondations qu’il y a eu dans le nord du pays. Les habitations emportées ont été construites sur des sites sur lesquels il y avait déjà eu le même type de catastrophe.

Chili Patagonie
Chili Patagonie

Mardi 31 mars

Je suis parti dimanche après-midi de Santiago, direction le grand sud. Il faut trois heures d’avion pour atteindre Punta Arena et delà trois heures de car pour Puerto Natales. Nous nous retrouvons ainsi en Patagonie, à côté du Détroit de Magellan.

Après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, les espagnols n’ont eu de cesse que de trouver la route du Pacifique et plus loin de l’Asie (les indes).

Le cap de Bonne Espérance constitue une route particulièrement dangereuse, très au sud. La Patagonie est un entrelac de bras de mer et de fjords qui finissent par se relier par le détroit de Magellan, qui fut découvert en 1540.

Ce que l’on ignore (en tous cas moi jusqu’à présent) c’est que le détroit fut découvert de l’Atlantique au Pacifique par Magellan  en  1540, mais  que la route inverse du Pacifique à l’Atlantique ne fut découverte qu’en 1557  par le navigateur Juan Ladrillero.

C’est à l’occasion de cette recherche de la route orientale que Juan Ladrillero explora le fjord de la Ultima esperanza, parce qu’il avait considéré alors que c’était sa dernière chance de découvrir le passage vers l’Atlantique. Cette ultime chance n’a pas été définitive, puisque Juan Ladrillero aboutit au fond du fjord sur un glacier et dut rebrousser chemin.

On connait la résistance que les maputes ou auricanes ont opposé aux colons espagnols, ce n’est donc que bien plus tard, à la fin du dix-neuvième siècle, que la région a été colonisée. 

La Patagonie est une terre à Estancias (ranchs) immenses, qui peuvent atteindre 50 000 hectares, c’est-à-dire vingt-cinq kilomètres sur vingt, et qui pratiquent bien sur l’élevage extensif.

Le gouvernement chilien a passé à la fin du dix-neuvième siècle, des contrats avec des immigrants européens, pour les attirer dans la région en leur attribuant des terres et des aides.

Dans la Patagonie les principaux pays pourvoyeurs en immigrants ont été les allemands et les anglais.

Les premières estancias ont été créées précisément le long du fjord de la ultima Esperanza.

La Patagonie est une vaste pampa, parsemée de lacs et de bras de mer, et entourée de sierras.

L’herbe de la pampa est souvent jaune, non pas par manque d’eau, mais parce que c’est sa couleur naturelle. Les sommets sont couverts de neiges. Le temps est très variable et il peut pleuvoir ou faire soleil plusieurs fois alternativement dans la même journée. Il y a des écarts de température énormes à quelques heures ou quelques kilomètres de distance. Je suis descendu dans un ojo, une dépression où il y avait un lac et des petits icebergs. La température a brusquement baissé à l’approche du lac.

Le gouvernement chilien a créé d’immenses parcs naturels, bien protégés dont ceux de Torres del Paine, baptisé ainsi à cause de trois pointes rocheuses, et celui de Bernardo O’Higgins, du nom du libérateur du Chili. La création de ces parcs a donné lieu à des expropriations d’estancias.     

à l’église, la banque d’état, où on peut retirer du liquide !!!  Du nord au sud du Chili, au delà du plan des villes, il y a finalement une assez grande homogénéité du style d’habitat. 

Chili Patagonie
détroit de l'ultime espérance